Diane Mercier, première ambassadrice de l’OKFN, groupe local au Canada!

Introduction

Note : cet article, rédigé par Astrid Morchoine, a été publié dans Échocité, le bulletin des employés de la Ville de Montréal, le 5 juin 2013.

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Chargée de projet principale des données ouvertes à la Division des communications numériques et graphiques de la Direction des communications depuis trois ans, Diane Mercier vient d’être nommée ambassadrice de l’Open Knowledge Foundation Network (OKFN), Groupe local au Canada.

okfn standard rgb 667x687 C’est la première fois que le titre d’ambassadrice de l’OKFN est attribué au Canada. « Je suis très heureuse de cette nomination, affirme celle qui baigne dans le domaine à la Ville depuis plus de 20 ans. C’est une grande reconnaissance pour moi sur le plan personnel et ça va servir de levier pour faire avancer la cause des données ouvertes à la Ville ». L’OKFN, fondé en 2004, est le plus important réseau international voué au grand mouvement d’ouverture, qui comprend les données ouvertes mais aussi les gouvernements ouverts, la culture libre, les logiciels libres, etc. Depuis un an, le réseau originaire d’Europe cherche à s’étendre partout à travers le monde en établissant des points de chute dans différents pays.

Une reconnaissance internationale

« J’ai passé trois étapes d’élimination avant d’être finalement sélectionnée, explique fièrement Diane. Je pense que c’est la qualité et l’étendue de mon réseau social ainsi que mon expérience en données et en gestion de l’information et des connaissances qui les ont convaincus. Et aussi mon engagement social! », ajoute-t-elle.

Son rôle d’ambassadrice consiste à donner du soutien aux membres en ce qui concerne les outils, réseaux, sites Web et médias sociaux, dans le but de mieux travailler et de mieux réfléchir ensemble. « Sans être composé d’activistes purs et durs, l’OKFN a un objectif évangélique, explique la chargée de projet de la Ville. C’est certain que le mouvement d’ouverture, ça dérange toujours un peu les façons de faire standards et, en ce sens, ça provoque des résistances. »

captecran portailDO 600x358Le portail des données ouvertes de la Ville de Montréal.

Pour celle qui passe chaque semaine l’équivalent d’une journée de travail – bénévole – à parler avec des gens basés partout à travers le monde (via Skype ou Hangouts), cette reconnaissance internationale est particulièrement appréciée. « Ce qui est important pour moi, c’est de faire valoir l’ouverture du savoir dans le monde. Dans certains pays d’Afrique ou d’Asie, il existe des initiatives de gouvernements ouverts qui sont des messages de transparence et qui s’apparentent à de véritables affirmations politiques. »

Quand on parle du mouvement d’ouverture des données, on est donc bien loin du domaine technologique. « C’est un mouvement socioéconomique et organisationnel », affirme Diane, qui déploie beaucoup d’énergie à sensibiliser les gestionnaires et dirigeants du milieu municipal à l’importance des données ouvertes.

Rendre les employés autonomes

Au sein de la Ville de Montréal, Diane est responsable du dossier des données ouvertes depuis ses tout débuts, il y a trois ans. D’après elle, le portail des données ouvertes de la Ville est un succès, non pas sur le plan du nombre de données, mais plutôt de l’usage qui en est fait et de la qualité de la relation qui s’établit avec la population via ces données.

Le plus important pour elle, c’est que les employés de la Ville deviennent plus autonomes par rapport à la littératie, autrement dit aux habiletés numériques. Ce qui n’est pas un défi facile au sein de l’organisation municipale.

« Accès Internet bloqués, interdiction d’utiliser les médias sociaux, impossibilité de télécharger des logiciels… Selon moi, on n’aide pas les employés en mettant à leur disposition des outils de travail qui ne correspondent pas aux standards actuels. Sans compter les méthodes de travail et les pratiques d’encadrements qui seraient à réviser. » À son avis, ces lacunes rejaillissent sur la qualité des données, ce qui est rendu d’autant plus évident quand on libère ces données publiquement.

Un des rêves de Diane est de former les employés à travailler ensemble et non pas de façon individuelle. « Les gens travaillent sur leur dossier comme si ça leur appartenait, mais ce n’est pas leur dossier, s’insurge-t-elle, c’est un bien commun! Les données de ce dossier vont être appelées à être réutilisées et c’est ça qui donne de la valeur aux informations qu’on gère. On ne veut pas constamment réinventer la roue! »

Ouvrir le savoir pour innover

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Discussion sur l’usage des cartographies numériques en mai dernier, lors du MOBMontreal, La mobilisation montréalaise par le jeu. D’après la chargée de projet, bien qu’il y ait des choses à améliorer, il faut surtout voir l’ouverture des données à la Ville comme une démarche globale basée sur la volonté de normaliser les contenus et les façons de faire, utiliser les mêmes formats pour pouvoir échanger, réutiliser le savoir pour innover. La spécialiste des données ouvertes de la Ville est formelle : l’ouverture du savoir est une condition indispensable à l’innovation.

Soutenir la relève vers cette ouverture est un des objectifs de Diane. « Autour de moi, il y a beaucoup de jeunes de 20, 30, 40 ans. J’essaie de les guider. Je me sens comme un sherpa. La montagne, je l’ai montée plusieurs fois, maintenant, c’est à eux de le faire! »

Or, pour cela, il faut montrer l’exemple. Et Diane se considère justement comme une leader par l’exemple. « J’ai l’expertise en curation, j’aime utiliser des outils performants et je suis présente un peu partout : entre les conseils d’administration des promoteurs de logiciels libres et plusieurs centaines de contacts sur LinkedIn, Twitter, Facebook et autres… Disons que quand je pèse sur le piton, ça fait beaucoup de ricochets! »

L’un des avantages de faire partie de l’OKFN est d’ailleurs, pour elle, d’avoir accès à un territoire d’action beaucoup plus vaste que celui de la Ville de Montréal. « C’est aussi plus de possibilités de rencontrer des gens extraordinaires dans mon domaine, ajoute-t-elle. Et m’enrichir de tout ça pour en faire ensuite profiter l’organisation. »

Des données ouvertes pour un monde meilleur…

Diane considère qu’en tant qu’administration publique, la Ville de Montréal est une organisation intelligente, remplie de cerveaux et d’experts en tout genre. Pour elle, les experts de contenu, ce sont les employés. Et ils ont besoin d’outils performants pour utiliser la multitude de données qui circulent et ne pas risquer d’en perdre, ce qui est déjà malheureusement le cas.

« L’ouverture des données est une étape essentielle vers le transfert de connaissances, souligne celle qui est précisément détentrice d’un doctorat en transfert de connaissances. Le savoir-faire, le contexte d’utilisation, le pourquoi de ce qu’on fait… Tout ça doit être transféré des employés actuels aux employés de la prochaine génération, ainsi que de l’organisation aux citoyens, pour en faire de meilleurs citoyens, mieux informés, capables de faire de meilleurs choix électoraux, et à terme de construire un monde meilleur! »

La Ville de Montréal est aujourd’hui la ville la mieux structurée au Québec pour les données ouvertes. C’est notamment la seule à s’être dotée d’une politique en la matière. « On procède graduellement, étape par étape. Aujourd’hui, on peut dire que le niveau de maturité de la Ville en données ouvertes est intéressant. »

Et la nouvelle ambassadrice canadienne de ce grand mouvement d’ouverture compte bien se servir de ce nouveau statut pour faire avancer davantage encore la cause de la Ville dans le domaine!

Voir aussi

Portail données ouvertes de la Ville de Montréal
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